2 CV Pol - MGP43

Citroën révolutionne en février 1970 son infatigable 2CV. L'ancienne gamme laisse en effet sa place à deux nouveaux modèles restylés et pourvus de nouveaux moteurs. La 2CV4 est équipée du 435 cm3 (développant 26 ch SAE) dérivé de la Dyane 4, tandis que la 2CV6 reçoit le moteur de 602 cm3 (35 ch SAE) de l'Ami 8.
Côté esthétique, le tableau de bord dérivé de celui de l'Ami 6 est disponible sur tous les modèles, les clignotants intègrent les ailes avant et de nouveaux blocs de feux (hérités de l'Ami 6) sont disposés à l'arrière, obligeant une modification de la jupe. Bref, Citroën fait du neuf avec de la récupération, mais cela marche, la nouvelle 2CV6 va attirer les foules !
En septembre 1974, une nouvelle révolution se profile encore : de nouveaux phares (rectangulaires) et une nouvelle calandre font leur apparition. En plus de ces modifications, il faut également citer entre autres, l'ouverture de la capote qui se fait désormais de l'intérieur et les nouveaux pare-chocs arrière.
La France s'étonne du nouveau visage de son égérie, mais 1974 constitue pourtant l'année record de production puisque 163 143 2CV sont fabriquées.
En septembre 1975, une 2CV de base équipée du 435 cm 3, est dévoilée. Baptisée "2CV Spécial", elle voit le retour des phares ronds et du vieux tableau de bord d'avant 1970 légèrement modernisé.
A la fin des années 70, la gamme 2CV se réduit : exit la 2CV 4 et la 2CV Spécial qui devient 2CV 6 Spécial en héritant du moteur de 602 cm3. Seules deux versions coexistent désormais, la 2CV6 Club et la 2CV6 Spécial, avant la présentation de la sympathique 2CV6 Charleston qui sera un succès.
Face à l'arrivée de l'AX, la 2CV s'éclipse petit à petit, d'abord en France en 1988, puis au Portugal, où sa production s'arrête définitivement en juillet 1990. Au total, plus de 5 millions de 2CV (berlines et fourgonnettes) auront été produites.

Au secours des usagers de la route parisiens

A Paris, la brigade motocycliste se voit dotée, en 1954, de quelques 2 CV AU spécialement équipées, qui tiendront un rôle complémentaire à celui des motos. Leur mission consiste à se porter au secours des usagers de la route en difficulté.
La brigade de la rue Chanoinesse, située à deux pas de la Préfecture de police de Paris, est une unité d'intervention de motards. Agencés sur trois niveaux, distribués par une large rampe d'accès, les locaux de cette unité disposent d'un vaste atelier au deuxième sous-sol et ont la capacité d'accueillir des véhicules plus encombrants que de simples motos. En 1953, le directeur de la Police municipale parisienne, monsieur Gobin, décide d'expérimenter la mise en service de quelques voitures, en complément des motos dont le champ d'intervention est limité. Dans un premier temps, le test est réalisé avec une seule voiture, une 2 CV Camionnette. Ses premières prestations sont concluantes et, très vite, une commande de quinze véhicules similaires est passée auprès de Citroën. Chaque voiture transporte deux fonctionnaires de police: un conducteur et un responsable des opérations. Ce dernier, un brigadier, est notamment chargé de la communication avec les autres véhicules. Chacune des camionnettes est équipée d'un émetteur-récepteur à ondes courtes, en liaison avec un poste de la préfecture appelé AZ 1, qui gère en permanence les déplacements des 2 CV d'intervention et les oriente, au cas par cas, sur les «points chauds» de la capitale. Le recrutement des conducteurs a été fait parmi sept cent cinquante chauffeurs des cars de Police-secours, trente-cinq ont été retenus.
A terme, la section de Secours police routier comptera une centaine d'hommes, répartis en trois brigades de quinze conducteurs, ainsi que leurs passagers. Dans leurs interventions de nuit, les équipages sont d'ailleurs constitués de trois hommes, afin de faciliter, le cas échéant, les arrestations. Ces trois brigades fonctionnent à tour de rôle 24h/24. Chaque homme recruté possède des qualités de conducteur, une bonne connaissance de la topographie et des rues de Paris, une formation de
secouriste ainsi que des notions de mécanique. Le travail des 2 CV de Secours police routier est routinier. Chaque matin, à 8 h, un minimum de neuf voitures sortent du garage de la rue Chanoinesse et se répartissent la capitale selon cinq secteurs. Leur premier travail consiste à parcourir rapidement les rues les plus encombrées et à intervenir pour dégager la circulation. Mais, comme l'indique de façon explicite le panneau latéral de chaque 2 CV, s'adressant aux usagers de la route: «L'équipage de ce véhicule a pour mission de vous secourir. Si vous avez besoin d'une aide quelconque, faites signe au conducteur qui s'arrêtera aussitôt. Un fonctionnaire qui est à la fois mécanicien et secouriste se trouve à bord et se mettra spontanément à votre disposition.» Ainsi ces patrouilles de Deuchistes policiers ne sont-elles pas seulement au service de la répression. Au contraire, il est fréquent de les voir porter assistance à un usager victime d'une simple crevaison. Quant aux accidentés de la route, à défaut de pouvoir disposer rapidement d'un véhicule de secours spécialisé tel qu'une ambulance, ils peuvent compter, eux aussi, sur l'aide de ces anges gardiens en 2 CV, dont certaines sont dotées d'un brancard pouvant occuper toute la longueur de la voiture, en se glissant à la droite du conducteur une fois le siège passager plié.