Impreza Gie - MGP43

Au début des années 2000, La Gendarmerie nationale lance un nouveau programme de tests et d'évaluations, destiné à choisir un nouveau véhicule rapide d'intervention (VRI) pour les BRI (brigade rapide d'intervention). IL s'agit en effet de remplacer, à l'époque, les Peugeot 306 516, ainsi que les Renault Mégane Coupé. Parmi les sportives inscrites sur les rangs, on découvre une voiture japonaise, la Subaru Impreza.
En réalité, les Peugeot 306 S16 et Renault Mégane Coupé RXI 2 l sont des modèles de transition, visant à remplacer ou à compléter (à l'époque, on pense que ce sera pour une courte durée), dès 1998, le parc des 405 T16 et Renault 21 2 l Turbo en passe d'être réformées. Car, en cette fin des années 1990, la Gendarmerie nationale ne sait toujours pas quel véhicule choisir pour équiper en conséquence les différentes BRI autoroutières.
Certains penchent vers de petits coupés survitaminés, d'autres envisagent plutôt, dans la continuité des 405 T16 et Renault 21 2 l Turbo, l'obtention de modèles sportifs cinq portes, permettant, grâce à une accession plus facile aux places arrière, d' « embarquer» et de véhiculer plus rapidement tout hors-la-loi ou de mieux installer des matériels nécessaires aux missions des gendarmes, voire un caisson destiné au transport d'organes, puisque de nombreux VRI sont utilisés dans ce cadre. Il faut également tenir compte des budgets qui sont alors peu propices à l'achat d'une importante flotte de nouveaux VRI.

Ouverture des marchés

Après la mise en place d'un premier cahier des charges, la gendarmerie lance enfin, en 2003, le programme d'essai de son futur VRI. Contrairement à leur habitude et mis à part la présence immédiate de Peugeot et de son coupé 406, les constructeurs français ne répondent guère présents à cet appel, laissant pour la première fois dans l'histoire des BRI la porte ouverte à plusieurs autres constructeurs européens, ainsi qu'au Japonais Subaru, lequel propose d'entrée de jeu sa nouvelle version de l'impreza WRC. Cette ouverture de marché est désormais imposée par l'abolition du protectionnisme des marchés nationaux, liés aux administrations des pays de la zone euro, ces derniers privilégiant avant cela et majoritairement des marques nationales. Peugeot et Subaru se voient rapidement rejoints par Skoda, qui propose aux gendarmes ses Fabia et Octavia RS (version intégrale avec moteur de la Golf GTI), ainsi que par Audi, qui présente un modèle A4 et A6, mais aussi Ford et sa Mondeo ST 220 (V6 développant 223 ch pour une vitesse maximale de 243 km), ce dernier livrant déjà, entre autres, à la gendarmerie et depuis l'an 2000, des fourgons Transit et des breaks Focus aux brigades territoriales, ainsi que des Mondeo berlines et breaks en tant que voitures de grandes liaisons. Les gendarmes voient également arriver, dans le cadre de ces essais, et dès 2004, des BMW, ainsi que la Volvo S40. Ces véhicules sont testés en peloton durant plusieurs mois, certains, et c'est le cas du coupé 406 Peugeot ou de la Subaru (dans une livrée gris métal), étant affectés aux BRI de Beaune (autoroute A6) et Raye (autoroute Al). Après ces premiers essais, de nouvelles directives tombent, imposant que le véhicule développe un minimum de 220 ch. L'impreza, déjà fort appréciée des gendarmes pilotes, particulièrement pour ses reprises et sa tenue de route, due à sa transmission intégrale, reste donc sur les rangs pour une nouvelle campagne de tests.

Bienvenue dans les BRI

Après les nombreux essais menés jusqu'à l'automne 2004, la gendarmerie rend son verdict en début d'année suivante. Le choix est rude. Un temps préférées pour leur rapport consommation/performance grâce à leur moteur TDI, les Audi se révèlent en revanche plus chères à l'achat comme à l'entretien, faisant ainsi pencher les autorités en faveur des Impreza WRX. Le marché d'acquisition concernant ces modèles est officiellement notifié à Subaru par l'UGAP (l'Union des groupements d'achats publics) le 6 avril 2005. En faisant ce choix, la Gendarmerie nationale rejoint, entre autres, plusieurs unités de police britanniques et australiennes, qui utilisent déjà l'impreza comme véhicule d'intervention et de poursuite, sur de grands axes ou sur autoroutes. Avec la commande de 63 exemplaires (dont deux réservé à la formation et à la remise à niveau des pilotes gendarmes, sur le circuit Bugatti, au Mans), la gendarmerie attire également dans son sillage l'administration des Douanes, qui en commande une dizaine, ces modèles étant destiné à mener la chasse et à intercepter les passeurs en tous genres, également dotés de véhicules puissants. Comme pour les 306 S16 ou le Mégane Coupé, les Impreza WRX vont participer à la lutte contre la délinquance routière, en poursuivant et en interceptant les chauffards et autres contrevenants au code de la route. Toujours dans ce domaine et dans certains cas., les équipages des Impreza assureront aussi le relais avec les hélicoptères de l'Arme, dans le cadre « d'opérations coordonnées» de police de la route. Ces missions intègrent aussi l'intervention sur des accidents, afin de porter secours aux usagers, d'aider au balisage et de faire la circulation. D'autre part, les véhicules pourront être engagés dans la poursuite de malfaiteurs, roulant à grande vitesse sur autoroute. Enfin, les véhicules seront employés en vue de convoyer des organes destinés à toutes greffes et transplantations, mais aussi dans le cadre d'escortes de personnalités, de médecins ou de chirurgiens.

En cinq langues

Chaque WRX est préparée chez le carrossier Gruau. Hormis le gyrophare (fixe) profilé, le klaxon deux tons, les bandes latérales et le nom « gendarmerie» sérigraphié (sérigraphie de classe II), la WRX reçoit à l'avant et à l'arrière d'imposants zébras signalétiques, rouges et blancs, réfléchissants, chers aux véhicules des pelotons autoroutiers. Ces bandes spécifiques se retrouvent également en bord supérieur de lunette et en marge des montants arrière de caisse. Deux feux de pénétration, à éclats, sont intégrés à la calandre. Juste en dessous, au niveau de la grille d'aération de la jupe avant, sont fixés des petits émetteurs d'ultrasons, destinés à éloigner le gibier, qui peut parfois s'aventurer en bord d'autoroute ou même sur la chaussée. Ce petit gadget permet ainsi d'éviter un accident grave, suite à un choc à grande vitesse. Le véhicule dispose aussi, entre les sièges avant et la banquette arrière, d'un support, destiné au transport d'un ordinateur portable. Une fois rabattu, le pare-soleil avant droit laisse apparaître un panonceau « gendarmerie ». Le nom est inscrit à l'envers, pour que tout automobiliste puisse le voir à l'endroit dans son rétroviseur. Gruau monte également le pré-équipement radio, le poste de transmissions étant directement installé par les services techniques de la gendarmerie.
Enfin, fixé derrière le pare-brise sur la plage arrière et entouré de part et d'autre d'un feu orange à LED, figure le panneau à messages variables (PMV), intimant aux contrevenants ou à certains automobilistes ordres et directives. Ces derniers sont choisis par l'équipage du VRI dans un répertoire de douze messages, déjà préenregistrés dans cinq langues différentes (français, anglais, espagnol, allemand, néerlandais). Ce dispositif offre aussi la possibilité de programmer trois messages différents, consécutifs.
Grâce à ces nouveaux VRI, à leurs qualités et à leurs performances, les gendarmes peuvent enfin lutter à armes égales avec nombre de délinquants autoroutiers.