Traction Pol - MGP43

La saga de la Citroën Traction prend toute son ampleur avec cette version 11 CV. Arrivée fin 1934, la 11 Légère succède à la 7 Sport. Elle en reprend donc le moteur 1911 cm3 de 46 ch. A côté de cette berline longue de 4,45 m, la 11 "Normale" dispose du même 4 cylindres mais mesure 4,65 m de long (et même 4,85 m en variante familiale). Ce sont ces Traction 11 CV qui assureront, jusqu'en 1957, l'essentiel des ventes de la traction. Le départ commercial de cette berline est bonŠ ce qui n'empêche pas Citroën de déposer le bilan, quelque sous-traitant n'ayant plus la patience d'attendre le remboursement des dettes et amenant la marque aux chevrons à trouver une issue financière. C'est Michelin qui reprend ainsi la direction, poussant dehors son créateur, André Citroën (qui mourra durant l'été 1935). La 11 connaîtra malgré tout une belle carrière jusqu'à la guerre, avec un record de près de 50 000 unités produites pour la seule année 1938.
Après une longue interruption, la 11 renoue avec la production à la fin 1946. Faute de matière première et le marché étant sinistré, seule la berline (Légère ou Normale) reprend du service, et uniquement en noir. On reconnaît la 11 d'après guerre à celle d'avant la guerre à ses nombreuses ouïes d'aération sur le côté du capot qui ont remplacé les jolis petits volets. Son moteur est le 1,9 l de 56 ch, apparu peu de temps avant la guerre sur les versions "11 Performance". La routière de Citroën atteint alors les 115 km/h (contre 105 pour la première 11), laissant le soin à la 15/6 de flirter avec les 130.
Ce n'est qu'à partir de la fin 1954 que la gamme va à nouveau se diversifier avec des nouvelles teintes (le bleu et le blanc) et le retour des version familiales. Le moteur passe pour sa part à 60 ch, la 11 prenant l'appellation 11 D. Mais à cette époque, la Traction est dépassée en style par quelques rivales modernes (dont la Renault Frégate, peu fiable mais plus élégante). Sa direction est devenue trop lourde et son coffre trop petit malgré l'apparition d'une malle arrière vers 1952. L'arrivée de la DS sonnera finalement le glas de la célèbre 11, dont le dernier exemplaire sortira des chaînes durant l'été 1957. Après la guerre, un peu plus de 400 000 Citroën 11 auront été produites.

La police toucha massivement des 11 légères et des 11 B. Beaucoup de 11 CV de la préfecture de police reçurent des calandres accessoires « ET » qui offraient un visage différent et quelque peu déroutant, tout en rondeur, à la Citroën. Pourtant, la raison principale ne tenait pas à une soudaine coquetterie, mais au besoin de loger la partie technique de l'appareil de radio qui se retrouvait donc entre cette nouvelle calandre qui laissait de l'espace et le radiateur. Dans la malle arrière, ces autos comportaient des batteries pour faire fonctionner la radio, batteries qu'il fallait recharger chaque soir, car elles n'avaient pas une grande autonomie.
Quelques 15-6 ont été distribuées pour les préfets mais aussi pour les commissaires. Quand elles étaient équipées de radio, les modèles à malles plates reçurent une malle proéminente en accessoire, pour pouvoir y loger des batteries de radio.
La Traction intégra la police avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale avec quelques voitures autrefois réquisitionnées par l'occupant et reprises dans les derniers mois du conflit. La Traction fut remplacée par la Frégate, quelques 203, puis des 403 et Versailles et une poignée d'ID19 aux couleurs pie.